Le Salon du lycéen et de l’étudiant d’Ile-de-France 2024

Nous serons présents au Salon du lycéen et de l’étudiant d’Ile-de-France 2024 les 02, 03 et 04 février 2024 à Porte de Versailles.

Nous répondrons à toutes vos questions concernant les cursus proposés, les modalités d’admission, les diplômes…

 

INFOS PRATIQUES :

Lieu : Porte de Versailles, Hall 5.2 et 5.3 – place de la Porte de Versailles – 75015 PARIS
Date : Vendredi 2, samedi 3 et dimanche 4 février 2024
vendredi de 10h à 17h, samedi et dimanche de 10h à 18h

 

Classement Eduniversal ESM-A 2024

eduniversal 2024 esm-a

Le classement Eduniversal dévoile les meilleurs Bachelors et Grandes Ecoles de France !

Le Bachelor de l’ESM-A figure à la 22ème place dans le classement national en Management Général et Gestion d’entreprise.

Le Programme Grande École est à la 15ème place dans la catégorie Ecoles de commerce – Post bac.

 

Le Bachelor de l’ESCI se démarque également avec la 18ème place du classement en Commerce International.

 

Retrouver toutes nos autres formations classées en 2024 sur notre page dédiée !
N’attendez plus et rejoignez-nous !

Je postule
 

Le Salon Postbac Île-de-France 2024

Nous serons présents au Salon Postbac Île-de-France 2024, du Vendredi 12 janvier au samedi 13 janvier, à la Villette.

Venez vous renseigner sur nos formations.

Infos pratiques :

Date : Vendredi 12/01/2024 au samedi 13/01/2024

Lieu :  « Grande Halle de la Villette » 211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris

Horaire : 9h à 18h

Le management est-il nazi ?

management

 

Monsieur Chapoutot, professeur d’histoire à la Sorbonne, est l’auteur d’une thèse hardie sur les supposées racines national-socialistes du management. Son travail, intitulé Libres d’obéir : le management, du nazisme à aujourd’hui, a fait l’objet d’une publicité bienveillante, dans des milieux où la rigueur scientifique n’est pas nécessaire, mais où l’imaginaire est propice aux engouements naïfs de toutes sortes.

Résumons cette thèse. Le régime nazi, enseigne l’auteur à ses étudiants de la Sorbonne, s’est occupé de rationaliser la menschen führung, la direction des hommes. Pour obtenir beaucoup de la force productive (aujourd’hui appelée ressource humaine, une expression que l’auteur juge affreuse, pourquoi pas en effet, parce qu’elle assimile le travailleur aux autres ressources comme celles des mines, des gisements, des réserves halieutiques ou de gibier), il faut une organisation du travail qui ne soit pas verticale – nous dirions aujourd’hui patriarcale, mais au sens scientifique de ce terme – mais plutôt horizontale, faisant appel à la participation consentie de chacun. Or, ce que Chapoutot ignore, c’est que ce modèle n’est qu’une variante de la « fabrique du consentement » théorisée aux Etats-Unis à la même époque, entre autres par Edouard Bernays – lui-même issu d’une famille germanique, de surcroît juif – et donc n’a rien de spécifique au nazisme lui-même, puisque la suscitation de l’adhésion collective y était au contraire regardée comme une nécessité managériale engendrée par le système démocratique où l’on n’impose rien au peuple, mais où l’on peut le manipuler pour fabriquer son consentement.

Chapoutot s’attarde sur le cas de Reinhard Höhn, professeur de Droit à Berlin puis à Iéna, adhérent du parti nazi dès l’accession d’Hitler au pouvoir. Entré dans la SS en 1934, il y gravit rapidement les grades militants jusqu’à devenir un général SS, lui qui n’a jamais pratiqué le métier des armes ; un général d’opérette donc, un opéra sanglant sans doute mais des galons d’opérette tout de même, la SS n’étant pas l’armée à proprement parler, et lui-même n’ayant jamais combattu. Les médias à sensation parlent d’un « général SS devenu professeur », alors que c’est plutôt un professeur bombardé général par extravagance du militantisme nazi, comme on pourrait parler inversement d’un militant hissé au grade de docteur. Chapoutot enseigne que le principe de management selon Höhn est la délégation de responsabilité, consistant à confier une mission au subordonné : celui-ci dispose donc d’une certaine autonomie dans le choix des moyens à mettre en œuvre. En contrepartie de cette autonomie de décision de l’acteur sur le terrain, celui qui se trompe doit en assumer les conséquences : la culpabilité de l’échec ne revient donc pas au donneur d’ordre, mais à son exécutant. Il y a sans doute quelque chose de discutable dans cette manière de commander, mais encore une fois, pourquoi l’attribuer au nazisme ? Ceci n’est pas nouveau en Allemagne, c’est une méthode héritée des principes prussiens de la guerre, où l’acteur le plus proche de l’action menée dispose d’une liberté certaine dans la prise de décision – sans doute un héritage des chevaliers teutoniques fondateurs de la Prusse. C’est donc une invention prussienne, et avec la sujétion de toute l’Allemagne à la Prusse à partir de 1871, c’est devenu allemand en général.

Le IIIe Reich, gouvernant une société aussi moderne que l’Amérique à la même époque, croit en un décuplement de force par la joie (Krafft durch freude) : il réfléchit à l’ergonomie, l’hygiène au travail, l’aération des lieux de production, l’éclairage, l’esthétique de ces lieux, les loisirs, les congés payés ; il organise des sorties d’entreprise, des randonnées, des croisières, tout ce qui revient au comité d’entreprise. Il s’agit de motiver, de régénérer le travailleur exténué par sa tâche, donc, effectivement, de mieux le rentabiliser. Après la guerre, Höhn ouvrit une école de management à Bad-Harzburg, dans l’ancien duché de Brunswig en Basse-Saxe. Il rédigea des ouvrages de management devenus des classiques, mais qui ne faisaient que concurrencer le modèle américain. Ce qui est vrai, c’est que son école a été la pépinière des cadres allemands de l’après-guerre, et que les principes de management qu’il avait professés auparavant ont été perpétués.

Ce qui est encore vrai, dans la thèse de Chapoutot – à défaut d’être nouveau – c’est la possibilité qu’offre le management moderne de manipuler les acteurs par la dynamique des groupes. Mais Edouard Bernays et ses successeurs ont démontré que la démocratie est un système bien plus efficace pour fabriquer le consentement. Il semble donc que Chapoutot soit victime d’un effet loupe produit par le mauvais souvenir que l’Allemagne hitlérienne a laissé à l’Europe, comme si l’Allemagne moderne avait été inventée par le IIIe Reich, et donc,  comme si tout ce qui a été inventé en Allemagne devait être marqué du sceau de l’infamie. Il se trouve que l’Allemagne a été la mère du XXe siècle par la qualité de ses scientifiques et, jusqu’en 1945, souvent en avance sur ses concurrentes : on pense à la chimie, la physique, l’aéronautique… Le IIIe Reich n’a rien créé de tout cela, au contraire, le régime d’oppression nazi, comme tout régime d’oppression, a contribué à faire tomber l’Allemagne de son piédestal scientifique : la même chose est arrivée à la Russie devenue communiste. On peut ne pas aimer le management moderne, c’est un droit, on peut lui préférer la gestion paternaliste dans la France d’autrefois, c’est aussi un droit, ce peut être un sentiment, une préférence ; mais la reductio ad hitlerum, si elle est une pratique à la mode, trahit chez ce docteur en histoire un manque de rigueur auquel malheureusement, l’université française nous a habitués, ce pourquoi, précisément, tant d’étudiants lui préfèrent l’enseignement réaliste dispensé dans nos écoles.

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Le rôle de la règle dans l’entreprise

 

Dans une entreprise – comme dans toute communauté d’ailleurs – il existe des règles destinées au bon fonctionnement de l’ensemble. Nous disons bien : des règles, pas des principes, car des principes, on en a ou en n’en a pas, cela dépend de la culture, voire de la liberté de chacun ; tandis que seule la règle est capable de s’imposer à tous.

Les règles primordiales dans l’entreprise

Encore faut-il, naturellement, que l’on perçoive en amont de toute règle une réalité disposant qu’il existe une culture d’entreprise en général, donc des règles primordiales sans lesquelles une entreprise ne peut pas tenir debout. Donnons un exemple : l’entreprise est destinée à produire de la richesse, au minimum de quoi permettre à ceux qui y travaillent de vivre du produit de leur activité. Cela vaut pour toute entreprise, sans quoi elle vivrait aux dépens d’une autre richesse non produite par elle-même, tant que son activité serait déficitaire. Par parenthèse, ce que nous disons aujourd’hui vaut pour l’entreprise au sens plein du terme, celui de l’activité économique, mais naturellement nous savons qu’il existe des établissements qui, compte tenu de leur secteur d’activité, ne dépendent pas de la recherche du profit, tout en se conformant aux règles générales du fonctionnement. C’est le cas des services publics, qui peuvent se permettre, du moins tant qu’un consensus y consent, de ne produire que du déficit, mais pour le bien commun, en l’occurrence l’administration collective dont la raison d’être est de faciliter nos relations, de les harmoniser parfois, ou de répartir les fruits de l’activité économique.

règles entreprise

Ces règles générales de l’entreprise peuvent faire l’objet d’une réflexion en amont : il fut un temps, par exemple, où certains espéraient pouvoir soumettre une entreprise à un régime d’autogestion. Intervenaient alors, dans l’activité économique, des principes extérieurs, empruntés à la politique : la démocratie, l’égalitarisme que l’on voulait transposer du domaine de la loi et de la citoyenneté à celui de la production. L’expérience a été tentée dans certains pays, généralement exposés à un régime apparenté au socialisme, la Yougoslavie, ou l’Algérie, ou le Chili de Salvador Allende. Ces expériences faisant disparaître toute distinction entre dirigeants et dirigés ont pu exalter l’imaginaire, mais n’ont pas été concluantes dans la réalité économique vécue. Entre autres faiblesses, on a relevé que ce type d’organisation recherche spontanément l’équilibre immobile de ses membres pour protéger les revenus de chacun, faisant fi des aléas de l’environnement économique, comme la pression des prix par exemple. Un tropisme malthusien qui prive l’entreprise de toute possibilité d’adaptation de la force de travail à la courbe des prix.

Les règles particulières à chaque entreprise

Pour être cohérente avec les lois économiques, l’entreprise a donc besoin de se conformer à la règle générale de son fonctionnement. Mais au-delà de ce minimum, elle ajoute souvent des règles particulières, selon le secteur de son activité. Par exemple, le port d’une combinaison spéciale dans les usines chimiques, ou d’un couvre-chef dans le bâtiment, ou le traitement de certaines ressources alimentaires comme la viande : on pourrait citer de multiples exemples. L’entreprise, alors, adopte un règlement intérieur spécifique. En tout état de cause, la règle est l’épine dorsale de l’activité, et celui qui transgresse le règlement intérieur se met toujours en tort, parce qu’ici, l’individu se donne à lui-même licence de nuire à ses semblables.

 

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Découvrez le nouveau site des Alumni !

Bienvenue dans votre site HEMA Alumni dédié aux diplômés du Groupe HEMA.

A quoi sert ce site ?

  • A mettre à jour de façon immédiate vos coordonnées pour l’annuaire et éventuellement permettre à d’anciens élèves (ou des recruteurs) d’avoir accès online à vos coordonnées, votre photo et/ou votre CV.
  • A avoir accès à un puissant moteur de recherche, vous permettant de retrouver les coordonnées d’un ancien, par nom, prénom, promo, entreprise, secteur, département ou pays.
  • Vous permettre d’être tenu au courant ou contacté par mail dès qu’une entreprise cherche à recruter des anciens.
  • D’être tenu au courant de nominations, ou d’événements heureux d’anciens élèves et/ou de leurs publications…
  • De pouvoir envoyer des mails à tous les anciens élèves de votre promotion.
  • D’être tenu au courant des activités de l’association : Clubs, Conférence, Evénements etc…

 

Sur ce site vous pourrez bénéficier de nos différents services :

 

Annuaire en ligne

L’annuaire vous permet de retrouver facilement les alumni du groupe, grâce à la géolocalisation et un moteur de recherche puissant.

 

Offres d’emploi

Pour dynamiser votre carrière, nous mettons à votre disposition des offres d’emploi venants d’Alumni ou non. Vous pouvez également trouver votre futur collaborateur parmi nos diplômés.

 

Actualités

Suivez nos actualités, celles de vos différents groupes (écoles ou autres) et les événements disponibles.

 

Pour toute question, vous pouvez écrire à alumni@groupehema.eu

ou appelez le 01 64 62 62 46

 

Le Sport en ligne 

 

En milieu urbain, compte tenu de l’intensité du travail et du temps de transport, beaucoup hésitent à se rendre dans les salles de sport individuelles pour entretenir leur forme, surtout quand ils ne sont pas célibataires : souvent, ils paient un abonnement sans pouvoir en profiter pleinement. Le développement technique leur permet aujourd’hui de remplacer la salle par des séances en ligne sur internet.

Il peut paraître paradoxal d’envisager de faire du sport individuel, non pas en salle, mais en ligne. Et pourtant, nous assistons à une montée en puissance de ce modèle, qui est aussi, vous l’aurez compris, un business model – nous y reviendrons. D’ailleurs, il n’est pas tout à fait nouveau pour la génération de vos professeurs, qui se souviennent du succès que rencontra, durant la décennie 80, le duo féminin formé par Véronique de Villèle et Davina Delor à la télévision : il s’agissait alors de gymnastique ou de mise en forme, et il suffisait de faire comme elles, mais de l’autre côté de la caméra : on s’habillait dans la même tenue pratique, et l’on répétait avec elles les mouvements du corps.

sport en ligne

Ce qui est nouveau sans doute avec internet, qui, en cela comme en d’autres matières, a tendance à détrôner la télévision, c’est que la gamme des activités physiques est plus étendue : fitness, musculation, cross training, arts martiaux, gymnastique, bien-être, cours de yoga, danses sportives, cardio, boxing, et même natation et aquagym ! Alors, bien sûr, pour ces trois dernières activités, il s’agit plutôt de tutoriels divisés en chapitres vidéos : peut-être qu’un jour, avec le progrès technique, nous arriverons à de véritables coachings en direct.

Mais pour les autres que nous avons cités, pour autant que vous vous soyez équipés convenablement chez vous, il est possible de vous adonner à votre activité sportive sans devoir prendre la peine de vous rendre dans une salle de sport. Et même, de cette manière, vous pouvez éventuellement vous offrir un coaching individuel plutôt que collectif : rien n’empêche un coach de vous consacrer une séance. Certes, le business model n’est alors plus le même, parce que le coach doit se faire payer. Or, l’avantage d’un coaching collectif, c’est que son coût est moindre que celui pratiqué dans un club. Mais en tout état de cause, tous les arrangements sont possibles.

Arrêtons-nous quand même sur cet aspect des coûts. Le nombre des participants permet à l’offre de pratiquer des coûts très bas, d’autant que les frais fixes sont évidemment beaucoup moindres que ceux d’une salle, surtout celles des grandes villes. Il n’empêche que le nombre de participants en ligne, avec possibilité pour chacun de poser sa question, son problème personnel, réduit forcément la possibilité d’un très grand nombre de participants, même si l’on peut imaginer des cotisations différenciées entre les participants actifs et les participants passifs qui ne peuvent se manifester. Ce qui obligerait à constituer des groupes, en réalité, moins nombreux que ne le permet la technique, donc à pratiquer des coûts plus importants pour que l’activité soit rentable.

Cependant, il n’est pas impossible que l’on voie apparaître, sous ce business model, une forme sournoise d’ubérisation, avec des coachs moins bien rémunérés qu’en salle. C’est un phénomène général, on le sait, et même mondial : l’évolution des outils de production détermine celle de nos rapports sociaux, comme l’a enseigné Marx, et cette évolution là pourrait bien accentuer la prolétarisation des coaches.

Alors cette catégorie de coach deviendrait comme le métier qui lui a donné son nom : le modeste cocher du fiacre… Mais, comme disait Kipling, ceci est encore une autre histoire…

 

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L’ESM-A au Salon Apprentissage, Alternance et Métiers de l’Etudiant

Retrouvez l’ESM-A au Salon Apprentissage, Alternance et Métiers de l’Etudiant le 17 et 18 mars 2023 à Paris.

Nous serons ravis de vous accueillir sur notre stand N° OGC 22, où nos représentants répondront à toutes vos questions concernant les cursus proposés, les modalités d’admission, les diplômes, ainsi que les certifications RNCP. Ne manquez pas cet événement incontournable !

Infos pratiques :

Lieu : Porte de Versailles – Pavillon 2/1, place de la Porte de Versailles, 75015-PARIS.
Date : Vendredi 17 et Samedi 18 mars 2023, de 10H à 17H.

Inscrivez-vous gratuitement sur letudiant.fr.

Classement Eduniversal 2023

L’ESM-A est fière de vous annoncer que 3 de ses formations sont présentes au sein du Classement Eduniversal 2023

Ce classement récompense les meilleurs Masters, MS et MBA par catégorie.

 

Parmi les formations concernées on retrouve :

 

classement eduniversal

D’où nous vient la Saint Valentin ?

D'où vient la saint valentin

 

 

Nous approchons de la fête de la Saint Valentin, à la mi-février, et la question se pose à bon nombre de nos étudiants, qui pour la plupart sont jeunes et pleins de fougue, de savoir d’où vient cette tradition d’une fête des amoureux.

La Saint valentin, une tradition très ancienne

Eh bien elle est très ancienne, et comme la majorité de nos traditions, résulte d’un mélange entre notre héritage gréco-romain – en l’occurrence, ici, seulement romain – et l’imprégnation du christianisme.

On sait que la légende veut qu’au VIIIe siècle avant notre ère, deux frères, Romulus et Rémus, aient été nourris par une louve. C’est donc grâce à cette protection que Rome pourra être fondée plus tard par Romulus. A Rome donc, où l’année commençait non pas en janvier comme aujourd’hui mais le 1 er mars, on fêtait le 15 février les lupercales, du mot « lupus », le loup, et « arcere », écarter : le mot ainsi forgé est lourd de sens, il signifie que c’est une louve qui a protégé les enfants contre les loups. Il en est de même de la sexualité, qui est louve quand elle est prédatrice, mais qui est lupercale quand elle est encadrée pour produire une naissance.

Chaque mi-février donc, à Rome, des jeunes gens déguisés en faunes, vêtus d’un pagne de bouc, arpentaient les rues en riant et fouettaient gentiment les femmes qu’ils rencontraient avec des lanières d’un bouc qui venait d’être sacrifié par un prêtre luperque, toujours issu des plus anciennes familles fondatrices de la ville. Les épouses qui souhaitaient attendre un enfant se prêtaient de bonne grâce à ce jeu.

Paradoxalement, c’est un empereur persécuteur de chrétiens, Claude II, qui le premier, anticipa malgré lui un rapprochement avec le travail d’évangélisation populaire de l’Eglise. En effet, le 14 février 269, il fit décapiter Valentin, évêque de Terni dans le sud de l’Ombrie, région voisine du Latium, accusé d’encourager de trop nombreux mariages, qui en tant que tels diminuaient le nombre d’hommes célibataires disponibles pour le service légionnaire. A- t-il intentionnellement choisi cette date pour décourager les entreprises amoureuses des hommes jeunes ? Difficile de le savoir.

La fête des lupercales

Le temps passa. Rome devint chrétienne en 392, l’Empire se scinda en deux en 395, la Rome d’Occident s’effondra en 476, laissant l’évêque de Rome, chef de l’Eglise – les chrétiens d’orient ne le contestaient pas encore – seule autorité de la Ville suffisamment légitime pour devoir veiller à l’ordre public et à la régulation des mœurs. C’est dans cet esprit qu’en 494, le pape Gélase décida d’interdire la fête des lupercales aux chrétiens qui, par tradition, par habitude romaine, s’y livraient encore. On sait que l’Eglise, qui reconnaît des semences du Verbe, ou des vérités évangéliques partielles, dans les religions païennes, a superposé les fêtes chrétiennes sur des fêtes païennes, comme elle a souvent édifié des lieux de culte sur d’anciens temples, comme à Notre-Dame de Paris, par exemple. C’est dans ce même esprit qu’elle a profité de ce que le 14 février était bien la date anniversaire du martyre de Valentin pour évoquer une fête des amoureux.

Naturellement, cette fête n’entrant pas dans la liturgie, il lui fallut beaucoup de temps pour se répandre hors de Rome en tant que fête traditionnelle, dénuée de sens religieux à proprement parler ; d’ailleurs ce n’est que mille ans plus tard que le pape Alexandre VI l’institua officieusement « fête des amoureux ».

Une fête « commerciale »

Aujourd’hui, le marketing s’en mêlant, on encourage les couples qui s’aiment à s’offrir des cadeaux, un dîner au restaurant, quelque chose en tout cas qui exprime l’amour durable, donc fécond, l’amour « lupercal », qui protège des loups, des prédateurs. Ainsi a perduré cette tradition vieille de 2.700 ans.

 

Pour écouter d’autres podcasts sur l’actualité, rendez-vous sur la page Actualités de l’ESM-A.