La compétence managériale

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Qu’est ce que la compétence managériale ?

Le management des compétences consiste, entre autres choses, à repérer dans la structure dont vous avez la charge les capacités des uns et des autres pour assumer une fonction, parfois au-delà de ce qui était prévu. Il est bien connu qu’un collaborateur à qui l’on confie une mission de confiance – ce qui n’exclut pas le contrôle – remplit mieux sa fonction, tout simplement parce que vous lui donnez une occasion de s’épanouir dans son travail, de sorte que son progrès professionnel rejaillit sur son bien-être personnel.

 

Laurence Peter et la compétence managériale

Dans ce contexte, le pédagogue canadien Laurence Peter fit connaître en 1969 son fameux Principe de Peter, qui se résume à ceci : tout acteur d’une entreprise ou de n’importe quelle autre organisation est appelé à atteindre son niveau d’incompétence. C’est-à-dire qu’il connaîtra des promotions successives, jusqu’à occuper un poste dont la charge le dépasse.

Arrivé à ce stade, personne n’ose s’en débarrasser, parce que cela reviendrait à se déjuger. On préfère donc le promouvoir à un autre poste, jugé plus prestigieux encore, mais en réalité dépourvu d’importance. Pour ne donner qu’un exemple, quand durant la Grande guerre, le général Joffre ne parvient plus à tenir les rênes d’une confrontation dont la complexité a fini par lui échapper, on le nomme alors maréchal et on l’envoie en tournée de propagande aux Etats-Unis. Peter a forgé une maxime latine pour pérenniser son principe : promoveatur ut amoveatur : qu’il soit promu afin qu’il soit déplacé (entre parenthèses : vers un poste inconsistant).

 

Les raisons du seuil de l’incompétence

Il peut y avoir plusieurs raisons à ce seuil de l’incompétence, l’une des plus courantes est l’évolution des savoir-faire qui finit par déborder le titulaire du poste. Autant dire qu’une formation poussée est la seule arme disponible pour prévenir cette situation.

La meilleure preuve en est la situation actuelle des élites dirigeantes. La baisse du niveau scolaire barre la route à des individus qui, jadis, fussent devenus créatifs en plus grand nombre, donc eussent participé activement au progrès général. Il faut prévoir un avenir rempli de défis, surtout dans un monde où la concurrence est plus rude que jamais. Un miroir de cet état collectif se reconnaît chez les dirigeants politiques, dont, selon l’avis unanime et toutes tendances confondues, le niveau intellectuel ou au moins académique a chuté, à l’image de la population qui les désigne et qui, pour ne parler que de la France, est tombée à 98, quand l’Extrême-Orient affiche encore des scores de 108 à Hong-Kong, 105 au Japon. Sans surprise, c’est en Italie, cœur historique de l’Occident, que la chute est la moins violente, à 102. De fait, par le truchement des promotions démocratiques, le peuple faisant office de « hiérarque », pour reprendre la terminologie de Peter, ce sont des hommes qui lui ressemblent qui sont désignés. Il n’y a pas d’îlot protégé dans une société, même en tenant compte des écoles réservées à l’élite.

Autant dire que la formation est la solution. Nombre de nos étudiants rejoignent nos écoles dans cet esprit pour y vivre leur alternance, bien conscients que le savoir-faire – qui certes n’est pas la seule qualité, il y a aussi le savoir-être – mais le savoir-faire est la base de la compétence managériale.

 

Sources :

• https://www.notre-planete.info/actualites/91-baisse-QI-Europe

• https://www.chosesasavoir.com/quest-ce-que-le-principe-de-peter

 

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