Après le pétrole, quelle énergie d’avenir ?

Podcast : après le pétrole

Le pétrole, une ressource omniprésente

La question est souvent posée de savoir quelle sera, ou quelles seront, les énergies d’avenir après la fin du pétrole.

Relevons d’abord que cette question est mal posée, parce que le pétrole n’est pas seulement une énergie, c’est avant tout une ressource, et, on peut le dire, la reine des ressources, telle qu’aucune autre ne peut lui être comparée. En effet, nous vivons à l’ère du plastique, comme nos ancêtres ont pu vivre jadis à l’âge de pierre, de fer ou de l’acier. Aujourd’hui, la grande majorité des équipements qui nous entourent sont fabriqués avec une base de pétrole : on voit donc que cette ressource ne procure pas seulement de l’énergie, elle sert aussi à concevoir la majorité des outils que l’homme emploie depuis plusieurs générations. Il faudrait donc poser la question différemment : quelle est la ressource qui, non seulement remplacerait le pétrole comme énergie, mais en outre nous ferait sortir de l’âge du plastique ?

Une ressource limitée

Relevons ensuite que nous retrouvons dans cette question posée le défaut caractéristique de nombreux cercles de réflexion et de prospective. En effet, ces assemblées prennent, si l’on peut dire, une photographie figeant l’état des choses au moment où elles se prononcent, en posant comme postulat que, vingt ans, cinquante ans plus tard, le contexte dans lequel elles réfléchissent n’aura pas évolué. C’est ainsi, par exemple, que l’on s’était convaincu, il y a quelques décennies, qu’il n’y aurait bientôt plus de gaz disponible sur terre, parce que toutes les réserves connues étaient en voie d’épuisement. Mais ce calcul figé passe par-dessus le mouvement de l’humanité, en l’occurrence, sa capacité à améliorer la prospection, à découvrir des réserves là on croyait qu’il n’y en avait pas, à perfectionner l’exploitation. De fait, démentant les prédictions, le gaz est aujourd’hui surabondant, et devient même un enjeu dans les tensions géopolitiques, comme le montre par exemple le Nord Stream reliant directement la Russie à l’Allemagne, au grand dam des Etats-Unis.

Il en est de même pour le pétrole. Le fameux concept de « pic pétrolier » repose sur le fait, indéniable, que cette ressource est fossile, non renouvelable, dont l’exploitation est donc forcément limitée. Reste à savoir si l’humanité est capable d’en épuiser les réserves : c’est un aspect quantitatif. On oublie l’aspect qualitatif de la prospection pétrolière, capable, elle aussi de déceler des nappes là on l’on avait cru ne rien voir quelques décennies auparavant : pensons à Chypre, située pourtant dans la mer la plus anciennement et densément pratiquée au monde, où l’on a découvert il y a quelques années des réserves insoupçonnées ; pensons au gaz du Mozambique, et à tant d’autres exemples.

En réalité, c’est encore une fois l’ingéniosité humaine, et elle seule, qui décidera du changement de modèle : si l’on a abandonné le charbon, ce n’est pas parce qu’il n’y en avait plus, c’est parce qu’on a trouvé mieux. Un jour, qui sait, il est possible que l’on trouve mieux que le pétrole, comme énergie, ou même comme matière première en général. Ce n’est pas aux groupes de réflexion d’en décider, c’est au progrès scientifique.

 

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