L’enjeu économique de l’enseignement supérieur
Le conflit entre le gouvernement fédéral et les universités
Dans le bras de fer qui oppose le Gouvernement fédéral aux universités américaines, les commentateurs s’arrêtent à son aspect idéologique, ce qui a pour effet de reporter à l’infini notre compréhension des véritables enjeux, comme un effet de philautie entre deux miroirs qui se font face. Bien sûr, l’aspect idéologique est réel, mais somme toute secondaire au regard de l’enjeu économique, celui de rendre à l’Amérique sa capacité industrielle.
Pour le comprendre – ce ne sera pas long, mais il va vous falloir être un tout petit peu attentifs. Commençons par le déficit américain, qui met en lumière le fameux dilemme de Triffin :
le dollar étant la monnaie mondiale, c’est le déficit des États-Unis qui crée la masse monétaire dont le monde a besoin. Aujourd’hui, il est moins cher d’importer, contre des dettes qui ne vous coûtent rien, puisque le dollar est une monnaie sui generis, plutôt que de produire soi-même.
Deux écoles pour sortir de la désindustrialisation
Mais on sait que le bilan de la désindustrialisation est d’enfoncer les pauvres, d’appauvrir les classes moyennes et d’enrichir les riches. La société américaine est très malade de sa pauvreté, et de ses conséquences (analphabétisme, obésité, drogue, etc.) que le soft power hollywoodien nous cache mais qui n’en sont pas moins graves pour autant. Pour sortir de la désindustrialisation, deux écoles s’opposent dans l’entourage du Président. Celle de M. Musk vise à réduire drastiquement les dépenses budgétaires, ce qui
aura pour effet de sauver le dollar de sa destruction par les intérêts de la dette. Mais alors, on crée une crise politique, car on s’en prend à un énorme entrelacs d’administrations parasites, que l’on peut bien se représenter en France car on y rencontre le même phénomène.
Une autre école, celle d’un collaborateur beaucoup moins connu, M. Stéphane Miran, préconise d’augmenter les droits de douane, pour freiner les importations. Cela revient à
affaiblir le dollar, mais en échange, ce dollar deviendra compétitif pour l’exportation. Cette option est donc purement économique, c’est celle que semble privilégier en ce moment M. Trump, elle risque de décevoir ses partisans car ainsi est maintenu le parasitisme qu’il prétendait détruire. Cela dit, à terme, l’affaiblissement du dollar ruinera les parasites qui ne vivent pas de la production mais seulement du dollar. Au passage, le pourrissement monétaire affectera les retraités, ce qui probablement engendrera des problèmes électoraux.
L’enjeu humain : la formation des ingénieurs
Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif est donc de réindustrialiser. Mais encore faut-il en avoir les moyens humains. Les États-Unis, avec 300 millions d’habitants, forment
250.000 ingénieurs par an. Autrement dit, pas mieux que la Chine, qui en forme 1,5 million, soit le quintuple, comme sa population est le quintuple de la leur. Mais cette égalité
tranche avec le fait que tout ce qui a été inventé (ou presque) depuis 1945 est américain. Et surtout, la performance est médiocre en comparaison de la Russie, qui, avec une population
moitié moindre, en forme 450.000, elle formerait donc le double à population égale, 900 contre 250… Pour se consoler, les Américains peuvent tourner les yeux vers la France et ses 37.000 formés par an, qui donc, à population égale, n’atteindraient pas la barre des 200.000. Mais de savoir que votre voisin est plus malade que vous ne suffira pas à vous guérir…
Pour en rester aux États-Unis, 3 millions de personnes produisent l’innovation, dont la moitié d’étrangers. 10% de la population sont très bien formés pour participer à la production, mais 60% ont un niveau de lecture inférieur à ce qu’on attend d’un enfant de 12 ans.
On l’aura compris, il faut donc réformer le système éducatif américain. D’où le conflit entre M. Trump et les universités submergées par un wokisme improductif, et surtout qui
bloque la transmission du savoir. Nous le répétons sur tous les tons : la formation est la clef de l’avenir, et telle est la vocation de notre école, leader de l’alternance.
Sources :
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